Une imposante charpente en chêne provenant des forêts de Bourgogne-Franche-Comté a été déposée sur la tour de la porte du château de Châteauneuf.
La tour de la Porte du château de Châteauneuf, datant de 1460, avait perdu sa toiture depuis plus de deux siècles. La restauration de sa charpente, véritable défi technique en l’absence de référence historique, s’est avérée essentielle pour la préservation des murs et des espaces intérieurs.
Aucune source n’a permis de guider les artisans dans cette tâche complexe. Cependant, grâce à l’expertise de l’architecte des Bâtiments de France Martin Bacot, qui s’est appuyé sur la tour des Archères, sa jumelle, une restitution fidèle a vu le jour.
Pendant plusieurs semaines, cinq personnes ont travaillé à la taille et l’assemblage des pièces en atelier, tandis que six autres se sont chargées du montage sur site.
Pesant 11 tonnes, cette nouvelle structure a été réalisée par l’entreprise UTB de Vignoles (21), sous la direction de Quentin Brandao. Composée de 337 pièces uniques assemblées selon la technique ancienne des tenons de mortaise, cette charpente mesure 9,80 m et comprend trois assemblages horizontaux appelés enrayures, une ferme principale et deux demi-fermes (la structure maitresse d el’ouvrage) et des chevrons (pièces verticales donnant le hauteur et la forme conique).
Des défis relevés avec succès
Le chantier lui-même a été un véritable défi logistique. La configuration étroite des lieux a rendu l’approvisionnement en bois extrêmement complexe. L’impossibilité de passer sous le pont dormant a contraint les ouvriers à acheminer les matériaux par les airs, avec l’aide d’une grue de 230 tonnes normalement utilisée pour les petites éoliennes. Cette grue, située à 45 mètres de la tour, a dû porter les 11 tonnes de la charpente avec précision.
En attendant d’être installée, cette dernière a été soigneusement emballée pour faire face aux intempéries. La suite ? Le calage de la charpente et l’ajout des chevrons de remplissage qui soutiennent la toiture. Celle-ci est de voliges en peuplier disposées en fougère et de tuiles, assurant une protection adéquate.
Enfin, conformément à une tradition ancienne, un bouquet de sapin avec fleurs et ruban de couleurs a été installé sur le faîte de la structure. Un rituel qui marque la fin de la construction et rend hommage au travail des compagnons.
Visionnez les vidéos ci-dessous (crédit Thierry Kuntz)