Séquence 2
Du 20 au 26 août 2025, un court-métrage a été tourné au château de Châteauneuf par une équipe d’étudiants de La Fémis, école nationale supérieure des métiers de l’image et du son. Sa productrice, Valentine Laurent, élève en quatrième année à La Fémis vous livre les secrets du film dans cette entrevue.
Valentine Laurent
Elève en quatrième année à La Fémis, département production
« J’aime travailler avec des artistes d’univers différents, défendre et accompagner leur projet de A à Z »
Étudiante à la Faculté de Bordeaux, Valentine se passionne pour le cinéma. Pendant son master en droit des affaires, elle découvre les métiers de l’audiovisuel lors de différents stages dans des maisons de production cinématographiques. Elle entre ensuite à La Fémis et termine sa formation professionnelle au département production. Dura nox sed nox est un court-métrage de 20 minutes qu’elle présentera en juin 2026 pour son diplôme de fin d’études.
Dura Nox sed Nox, pouvez-vous nous parler de votre film de fin d’études, pourquoi ce titre ?
Dura Nox Sed Nox est un film d’époque écrit et réalisé par Pascaline Défontaines, dont l’histoire de situe à la fin d’un XVe siècle fantasmé, ravagé par une guerre. Dans ce contexte trouble, Jacopo, prêtre idéaliste, et Babette, veuve rationnelle, errent avec une gisante de cire. Après une nuit violente, Babette poursuit seule et découvre un château abandonné où Aiglante, prisonnière, porte en son ventre un mal mystérieux, peut-être un trésor maudit. L’idée était de pouvoir s’amuser avec les codes du film d’époque, et d’amener le film vers d’autres genres. Dura Nox sed Nox, « la nuit est dure mais c’est la nuit » est un titre en latin provenant d’un chapitre d’un ouvrage de l’auteur Antoine Volodine. Celui-ci étant l’un des auteurs favoris de Pascaline, il l’a inspiré dans l’écriture du film.

Mise en lumière de la salle d’eau
©Valentine Laurent
Pourquoi avez-vous choisi le château de Châteauneuf pour le cadre de ce film ?
Très vite quand l’idée du film a émergé, nous avons dû trouver le décor idéal. Le CNC recense énormément de lieux utilisés comme décors pour le cinéma. Le château de Châteauneuf était sur la liste des décors datant du XVe siècle, ce qui nous recherchions. Après un premier contact avec Virginie Malherbe, conservatrice du château et une visite sur place, ce site s’est imposé à nous comme une évidence et il a même inspiré Pascaline qui a réécrit le scénario en fonction du château et des différents décors qu’il proposait.

Clara Artur-Vaude, la comédienne qui incarne Babette, avec la gisante en cire dans la chambre Philippe Pot
©Valentine Laurent
Le film d’époque est un genre particulier, quelles ont été les contraintes ?
Beaucoup de contraintes, particulièrement pour un film médiéval ! Une fois qu’une solution a été trouvée pour la question du décor, il a fallu s’attaquer à celle des costumes. Nous avons travaillé avec une costumière, qui était également habilleuse sur le plateau, et celle-ci a travaillé avec une costumière professionnelle. Certains costumes ont été loués, d’autres ont été fabriqués et réalisés sur mesure pour l’une des actrices. Pour les effets spéciaux, nous avons utilisé du faux sang, des maquilleuses ont réalisé de fausses cicatrices sur les comédiens et pour la scène de l’éventration, une prothèse de faux ventre a été créée de A à Z en studio à Paris. Enfin, une gisante articulée en cire a été fabriquée pour les besoins du film par notre cheffe décoratrice, Victoire Mathies, qui a aussi fait un incroyable travail d’accessoirisation du château.
Pouvez-vous nous parler de l’équipe qui vous a accompagnée pour ce tournage ?
L’équipe est hétéroclite. Certains membres sont des étudiants de La Fémis, issus de différents départements.
Valentine Laurent (département Production), Pascaline Défontaines (département Scénario), Juliette Le Bagousse (département Image), Juliette Couvreur (département Son), Victoire Mathies (département Décor), Dana Nelep (département Scripte)
Nous avons aussi travaillé avec des professionnels de la région.
Valentine Lastes (régisseuse adjointe), Arthur Favrolt (régisseur adjoint), Lucie Sarron (cheffe maquilleuse et coiffeuse), Julie Fréchot (renfort maquilleuse), Mathilde Fiet (chargée de figuration).
Et enfin d’autres techniciens de région parisienne !
Cléo Simon (première assistante mise en scène), Clara Peyrebere, (assistante caméra), Joshua Palma (chef électricien), Julien Leffray (électricien), Victor Dezeuze (chef machiniste), Amandine Levarlet (accessoiriste), Solène Guiffier (costumière et habilleuse), Louis Menet (régisseur général), Gibril Kherroubi (régisseur adjoint), Théo Tomes (catering), Ezra Laroche (catering).
Enfin, pour les rôles principaux, nous avons sélectionné trois comédiens.
Clara Artur-Vaude dans le rôle de Babette, Antonin Meyer-Esquerré dans le rôle de Jacopo et enfin Sara Montpetit dans le rôle d’Aiglante. Nous avons aussi fait appel à des figurants locaux.
Comment s’est déroulé le tournage ? Avez-vous d’autres projets avec le château de Châteauneuf ?
Nous avons tourné pendant de longues et intenses journées et nous avons aussi filmé de nuit. Malgré la fatigue et les contraintes, l’équipe du tournage et l’équipe du château ont su trouver des solutions aux différents problèmes.
Avec la réalisatrice, Pascaline Défontaines, nous souhaitons revenir au château pour un projet pédagogique avec des élèves de lycée en option cinéma. Nous reviendrons aussi en 2026 pour présenter le court-métrage lors d’une rencontre avec le grand public, et nous avons très hâte !